Équation économique du réemploi dans le bâtiment : le signal prix suffit-il pour inciter le passage à l’action ?
Le signal prix suffit-il pour inciter au réemploi de matériaux de construction ? C’est l’objet de l’étude menée par l’Ifpeb, en collaboration avec le Booster du réemploi, Cycle up et Alliance économie afin de comprendre l’équation économique du réemploi des matériaux de construction et accélérer la pratique.
21 flux de matériaux ont ainsi été étudiés, et pour chacun d’eux, 1 à 3 niveaux de gamme en neuf ont été identifiés. C’est-à-dire 1 à 3 familles de prix pratiquées sur des projets de construction classiques pour des prestations à destination comparable et entraînant un coût de réemploi équivalent. Il s’agit donc de gammes de prix engendrées par des niveaux croissants de qualité de matériau, de finition et de robustesse.
Résultats : sur les 21 flux analysés, le réemploi coûte en moyenne le même prix que le neuf. On relève toutefois un écart de coût moyen de 5% si on considère du réemploi pratiqué sur les 21 familles de matériaux en substitution de matériaux bas de gamme ou milieu de gamme.
Le coût de reconditionnement (préparation, et requalification) pèse pour 40% du coût du réemploi. Industrialiser les processus de qualification sera assurément le levier principal pour faire baisser le coût de revient.
Pour maîtriser l’équation économique du réemploi, se pose donc la question du niveau de gamme du matériau neuf substitué. Il s’agit aussi de cibler des flux dits « faciles », c’est-à-dire ceux qui nécessitent peu de requalification technique et pour lesquels des filières de reconditionnement se structurent.
A noter toutefois que la pratique du réemploi permet de se décorréler du coût des matières premières : 64% du coût du neuf est lié à l’achat des matériaux tandis qu’en moyenne 60% du coût du réemploi est lié à de la main d’œuvre (souvent issues de l’ESS) ou de l’ingénierie (dépose sélective, qualification, pose…).
